Il existe deux catégories d'outils de cartes de chaleur : les systèmes reposant sur une collecte continue de données et ceux basés sur une collecte déclarative, c'est à dire qui pose en préalable à tout stockage d'informations un paramétrage de l'utilisateur. Les deux modes opératoires cohabitent depuis les origines sans que l'un ait pris le pas sur l'autre. Comment l'expliquer ?
Collecter en continu pour gagner en agilité
Il n'existe aucune différence, d'un point de vue technologique, entre les deux modes de création des cartes de chaleur exposés précédemment. Seul le moment où la carte de chaleur commence à être construite diffère entre les deux outils. En effet, dans un outil reposant sur une collecte continue de données, l'ensemble des interactions des utilisateurs toutes pages ou écrans confondus, sont collectées et stockées. Les cartes de chaleur sont ensuite instanciées lorsque l'utilisateur spécifie des critères à utiliser afin de les initialiser.
Avec un tel système, il devient possible de proposer immédiatement à l'utilisateur un rapport. En effet, des données ayant été préalablement collectées, il suffit à l'outil d'aller sélectionner parmi celles enregistrées toutes celles correspondant aux critères spécifiés par l'utilisateur.
En raison de sa capacité à produire instantanément des rapports, le recours à cette famille de cartes de chaleur s'avère particulièrement approprié lorsque l'analyste a besoin de formuler ou confirmer rapidement ses hypothèses de travail. Les cartes de chaleur jouent alors un rôle de catalyseur dans une démarche d'analyse exploratoire.
Construire des rapports à la demande pour poursuivre son analyse
A l'inverse, les outils fonctionnant sur un mode déclaratif, ne permettent pas à l'utilisateur d'obtenir immédiatement des rapports. Il s'avère nécessaire de patienter le temps qu'un volume de données suffisant soit disponible afin de pouvoir visualiser sa carte de chaleur. Cette nécessité d'attendre, en apparence problématique, peut également constituer un avantage pour l'analyste car elle le force à opter pour un processus d'analyse et de formation des idées plus strict et méthodique car l'analyse des cartes de chaleur y constitue un véritable chaînon d'un ensemble plus complexe. En effet, en cas d'erreur ou d'approximation, sur un site à faible volume de trafic, la perte de temps peut s'élever à plusieurs jours ou semaines.
Puisque les outils reposant sur un système de collecte en continu des données ne présentent pas de tels inconvénients, pourquoi ne se sont-ils pas imposés ? Tout d'abord parce qu'ils coûtent beaucoup plus cher que leur alternative reposant sur un usage déclaratif. En effet, stocker l'ensemble des interactions des utilisateurs et créer à la demande et de façon rétroactive des cartes de chaleur nécessite un espace de stockage et une puissance de calcul conséquents.
Pour maintenir les abonnements à leur outil à un tarif acceptable, les éditeurs de logiciels n'ont d'autre choix que de recourir à l'échantillonnage. Celui-ci peut intervenir au moment de la collecte ou de la construction des rapports, ce qui peut conduire à grandement diminuer la fiabilité des rapports fournis.
Les outils de collecte déclaratifs usent également de l'échantillonnage. Celui-ci peut intervenir côté client, c'est à dire qu'il conduira à limiter le volume d'informations collectées à la source et/ou côté serveur, c'est à dire que les informations transmises seront rejetées afin de respecter par exemple un plafond ou encore garantir une distribution équitable dans le temps de la transmission des données.
Néanmoins, dans cette seconde famille d'outils, la déclaration garantit que des données continueront spécialement d'être collectées, tant que la limite associée à la carte de chaleur n'aura pas été atteinte. Cela constitue une différence majeure avec les outils fonctionnant sur un mode de collecte continu pour lesquels un maximum d'informations est retourné répondant aux critères définis par l'utilisateur, mais sans qu'aucune garantie ne soit apportée concernant le respect d'un seuil minimum en terme de volume de données collectées.
En conclusion
La décision d'opter pour un outil appartenant à l'une ou l'autre catégorie dépendra principalement du budget alloué à la mission, ainsi que du laps de temps disponible afin de collecter les données. Les organisations disposant d'un budget conséquent pourront opter pour un usage simultané de deux outils appartenant chacun à une famille de solution différente. Le plus souvent cependant, il s'avérera nécessaire de sélectionner un unique logiciel en fonction de sa capacité à respecter les contraintes matérielles et temporelles dans lesquelles l'analyse devra être conduite.