Le terme "modèle de données" renvoie aux processus de traitement normalisés par lesquels des informations brutes sont récupérées, analysées et transformées dans le but de respecter des contraintes de format et/ou de contenu. Ces informations peuvent être fournies à un système, en l'occurrence Google Tag Manager, via une couche de données, ou récupérées directement par l'outil sans qu'il s'avère nécessaire de les lui transmettre. Les variables de Google Tag Manager constituent le produit final de ce système de traitement. Quelles sont les contraintes pesant sur leur utilisation ? Les données produites sont-elles accessibles aisément ?
Ne pas confondre couche de données et modèle de données
Par facilité de langage, le terme couche de données est utilisé couramment pour désigner tout à la fois les données, destinées à l'outil de gestion des balises, définies préalablement au premier chargement d'un conteneur ET les variables résultant de leur traitement. Un tel raccourci génère immanquablement de la confusion et des malentendus. Surtout, il occulte le fait que des données peuvent être transmises, via la couche de données, à tout moment à un conteneur Google Tag Manager et non pas seulement lors du chargement.
Plus important encore, un tel rapprochement de termes masque les transformations que peuvent subir les données récupérées par le conteneur entre le moment où elles lui sont transmises et celui où elles deviennent exploitables sous la forme de variables. Enfin, il réduit les informations récupérables par l'outil aux seules données qui lui auraient été fournies de façon proactive, par ses intégrateurs, alors qu'il se trouve en capacité de détecter de façon autonome, clics, scrolls, chargements de pages/écrans ou encore l'affichage d'un élément.
Portant, au final, c'est bien le modèle de données auquel fait appel l'utilisateur de l'outil, via l'interface utilisateur qui lui est proposée et non pas la couche de données.
Les caractéristiques du modèle de données
L'utilisateur final n'a pas un contrôle total et une visibilité exhaustive sur le fonctionnement du modèle de données de Google Tag Manager. Il peut ainsi arriver qu'une donnée, telle que la valeur d'un cookie, soit ajoutée au modèle de données, mise à jour en dehors de celui-ci, sans pour autant que le contenu de la variable Google Tag Manager liée n'ait été modifié. Cette opacité, en dépit des outils de recette fournis, pose problème lorsque des systèmes externes doivent être interfacés avec l'outil de gestion des balises, alors que répondre à un tel besoin constitue pourtant sa raison d'être.
Par ailleurs, les variables du modèle de données, à l'exception de celles ayant été transmises au moyen de la couche de données, ne peuvent être lues par des codes situés en dehors du conteneur, même s'ils sont exécutés simultanément au sein d'un même environnement logiciel. Cela présente un avantage indéniable du point de vue du contrôle des données, en en restreignant considérablement l'accès, mais impose également d'inclure au sein de Google Tag Manager des codes dédiés à une transmission de données depuis le conteneur vers l'extérieur.
Reste que la raison première à la mise en oeuvre d'une telle architecture logicielle, verrouillant l'accès aux informations contenues au sein du modèle de données, en dehors d'un recours à Google Tag Manager, ne saurait être la recherche d'un système masquant efficacement à des tiers les données transmises, puisque celles ajoutées à la couche de données demeurent lisibles à tout moment. Au contraire, il faut y voir une volonté de contrôle de l'éditeur du logiciel Google Tag Manager sur son outil, dont le code demeure propriétaire, limitant considérablement les possibilités d'intégrations automatisées de solutions tierces.
En conclusion
Le modèle de données de Google Tag Manager constitue une parfaite représentation de la philosophie logicielle de Google. Les informations transmises à Google Tag Manager sont retraitées afin de peupler le modèle de données, augmentant par là même leur valeur. Dans le même temps, l'outil collecte de façon autonome des informations qui sont recoupées avec celles qui lui sont directement transmises. Au final, un actif est constitué, dont la valeur dépasse de loin la somme de celle des différents éléments le constituant dans leur forme originelle. L'accès aux données du modèle de données est fortement restreint pour qui souhaiterait y accéder sans passer par Google Tag Manager. Simplicité d'usage, forte valeur ajoutée, contrôle étroit des données produites, définitivement le modèle de données de Google Tag Manager est un outil Google comme les autres.