Le suivi du moteur de recherche interne d'un site, via Google Analytics, peut sembler à première vue peu pertinent. En effet, la ou les solution(s) utilisée(s) pour assurer la construction de l'index du moteur et son interrogation en temps réel par les visiteurs propose(nt) déjà en leur sein de multiples statistiques et dimensions telles que le volume d'utilisation, la fréquence, ou encore la liste des expressions saisies par les utilisateurs. Néanmoins, il leur manque la capacité à mettre en contexte la recherche avec les choix effectués par l'utilisateur, préalablement ou à posteriori, de l'acte de recherche proprement dit. Le volume de statistiques et de dimensions disponibles au sein de l'interface Google Analytics, conjugué aux capacités de segmentation de la plateforme permettent de répondre à cet enjeux. Comme toujours, cependant, l'outil n'est pas exempt de défauts. Les découvrir avant d'effectuer ses premières analyses, permet le plus souvent d'éviter de sévères déconvenues.
Le point sur les divers paramétrages possibles
Le suivi du moteur de recherche interne d'un site Web ou d'une application est une fonctionnalité désactivée par défaut au sein de l'interface de Google Analytics. Paramétrable au niveau de la vue, elle requiert qu'un ou plusieurs paramètres GET soient présents dans l'url de la page de résultats de recherche afin de récupérer d'une part les termes de recherche saisis par les utilisateurs et d'autre part de suivre leur comportement à posteriori de la recherche.
Sur le Web, l'ajout à l'url de la page de résultats de recherche du terme recherché par un visiteur, en association à un paramètre GET, ne va pas de soi en 2018. Sans pouvoir être qualifiée de désuète, une telle pratique est incontestablement en fort recul. Afin de contourner le problème posé par l'absence d'un tel paramètre, il est possible de recourir à une réécriture du chemin des pages, afin d'y ajouter un paramètre de recherche fictif défini unilatéralement par l'intégrateur. La récupération des termes de recherche proprement dits, saisis par l'utilisateur, peut s'effectuer en les extrayant de l'url de la page ou directement dans le DOM, ou encore via la lecture d'une valeur stockée dans la couche de données du site.
Il est également possible de définir des paramètres GET pour identifier les différentes catégories de recherche pouvant potentiellement exister sur le dispositif tracé. Particulièrement adaptée en apparence pour les sites proposant des moteurs de recherche à facettes, cette fonctionnalité peine à convaincre dans les faits. En effet, il n'est pas possible de définir plus d'une catégorie par recherche. Impossible dès lors de suivre l'usage de divers filtres utilisés simultanément, à moins de recourir à des dimensions personnalisées, ou de concaténer les différentes valeurs à transmettre avant de les associer à un unique paramètre de catégorie.
Pour finir, le recours à l'option permettant de supprimer les paramètres de requête de l'url transmise à Google Analytics est fortement recommandé. En effet, ne pas utiliser une telle option conduirait à générer une ligne supplémentaire dans la dimension page, pour chaque occurrence d'une requête donnée, sur la période considérée. En cas d'oubli, les effets sur l’échantillonnage et plus généralement sur la lisibilité des rapports associés à cette dimension peuvent rapidement devenir désastreux.
Des dimensions et statistiques à forte valeur ajoutée
La qualité première des rapports pré-paramétrés proposés au sein de l'interface de Google Analytics, en lien avec la fonctionnalité de suivi de la recherche interne et plus généralement des statistiques et dimensions la constituant, est probablement son caractère immédiatement compréhensible, y compris pour des néophytes. Utilisable à des fins d'optimisation du référencement naturel et payant, ou encore de personnalisation de l'expérience utilisateur, la liste des mots clés saisis par les visiteurs est exploitable sans que des analyses avancées la concernant ne soient nécessaires.
Il en va de même pour la statistique renseignant sur le pourcentage des sessions au cours desquelles une recherche s'est produite. Mise en regard des budgets investis dans le moteur de recherche interne, ainsi que de sa place dans l'architecture de l'information du dispositif considéré, elle peut conduire à prendre des décisions radicales concernant le devenir du moteur de recherche.
Plus complexes à analyser, car nécessitant des éléments de contexte afin d'éviter des erreurs d'analyse, le nombre moyen de pages consultées après une recherche, la fréquence de sortie du site depuis une page de résultats de recherche, ou encore le nombre d'affinements d'une recherche, permettent de juger de l'efficacité réelle du moteur de recherche.
Combinées à des dimensions et/ou des segments, ces statistiques rendent possible l'identification de segments de population plus réceptifs ou au contraire plus rétifs à l'utilisation du moteur de recherche. Une donnée précieuse qui peut être exploitée afin d'adresser des messages ciblées à ces populations afin d'en apprendre davantage concernant la cause d'un tel comportement, ou de personnaliser leur expérience utilisateur en conséquence, en adaptant la mise en page des éléments transversaux de navigation.
En conclusion
Relativement simple à paramétrer, le suivi du moteur de recherche existant sur une application ou un site permet d'obtenir des données facilement interprétables. Les analyses en découlant se caractérisent donc par un excellent rapport entre le temps nécessaire à leur réalisation et la valeur des recommandations en découlant.