Google Analytics, Googles Ads, Facebook Ads, Bings ads, afin d'être exploités à leur plein potentiel, les services proposés par ces plate-formes requièrent tous que des codes JavaScript soient ajoutés sur le site Web de leurs utilisateurs. En dépit de leur mise à disposition sous forme de modèle au sein des différents systèmes de gestion des balises, l'implémentation des codes en question n'a rien d'une sinécure pour la plupart des annonceurs. Afin de faciliter la vérification de l'implémentation de leurs codes, les trois grands - Google, Facebook et Bing - proposent tous des modules pour navigateur. Permettent-ils réellement, à eux seuls, de valider le plan de marquage de l'outil auquel ils se rapportent ?
Google Analytics debugger et Google Tag Assistant
Google Analytics debugger est, comme son nom l'indique, un outil dédié à l'analyse des différentes commandes liées aux bibliothèques JavaScript de Google Analytics, ainsi qu'au suivi des informations transmises aux serveurs de Google Analytics. La restitution austère des informations fournies, directement dans la console du navigateur, en restreint l'usage aux profils les plus techniques. Capable de détecter les erreurs commises par un intégrateur, lors de l'exécution d'une commande donnée, puis de préciser les corrections devant être apportées, l'outil n'est cependant pas exempt de défauts.
Certaines erreurs, tel que l'usage de valeurs numériques n'étant pas des entiers, comme valeur d'un événement, ne sont pas signalées comme étant incorrectes. Cela tient au fonctionnement de l'outil qui vérifie la compatibilité des commandes JavaScript utilisées avec les méthodes proposées par la bibliothèque JavaScript de Google Analytics chargée et non pas le caractère valide des appels envoyés par le navigateur, à Google Analytics, par rapport au protocole de mesure. Autre conséquence de ce mode de fonctionnement, il est impossible de suivre un appel donné, afin de s'assurer de son enregistrement final sur les serveurs de Google Analytics.
Google Tag Assistant promet de dépasser les limites de Google Analytics debugger, au prix d'une diminution des informations techniques fournies. Compatible avec les principaux produits de Google destinés aux annonceurs, à savoir Google Analytics, Google Ads et Google DoubleClick, le module propose une interface centralisée détaillant l'ensemble des appels émis par le navigateur sur une page donnée. Restituables sous la forme d'un rapport, les données collectées sont conservées après le passage de l'utilisateur d'une page à l'autre. Plus important encore, les informations sont restituées dans un format graphiquement attrayant. Dans le cas de Google Analytics, il s'avère possible de vérifier l'interprétation des données transmises, une fois réceptionnées par les serveurs de Google. Pour Google Ads, les données collectées peuvent être comparées à celles d'un flux produit par exemple. Des recommandations multiples relatives au format des données transmises sont fournies et des liens vers la documentation directement intégrés au sein du module.
Une fois encore, cependant, l'outil souffre de lacunes criantes. Tout d'abord, l'absence d'informations avancées à destination des intégrateurs, les empêche de comprendre l'origine d'erreurs liées à l'usage des bibliothèques JavaScript de Google. En outre, Google Tag Assistant a la fâcheuse tendance de détecter comme étant non-standard, la plupart des implémentations de codes effectuées sans recourir à Google Tag Manager. L'impact sur la collecte de données de l'ajout d'une méthode non standardisée n'étant pas précisé, l'information fournie s'avère anxiogène. Plus problématique encore, l'absence de distinction effectuée depuis l'introduction de la bibliothèque gtag.js entre le téléchargement d'une bibliothèque et la transmission d'informations par cette même bibliothèque. L'interconnexion entre le module et les serveurs des différents produits de Google s'avère globalement insuffisante, de sorte que Google Tag Assistant pourra indiquer qu'aucun problème n'a été détecté sur une page, sans pour autant qu'il en aille de même dans l'interface Web des outils Google concernés. Enfin, il manque à l'outil la possibilité de définir des schémas de données à valider en fonction du type de page.
Facebook Pixel Helper
Le module officiel de Facebook destiné à vérifier la bonne implémentation de sa bibliothèque JavaScript publicitaire ne propose pas d'intégration directe avec sa brique Analytics en dépit du fait qu'elle l'alimente pourtant en données. Certes, des liens sont proposés afin d'y accéder directement depuis le module, mais il n'existe pas de communication directe entre les deux outils.
A même de détecter tout type d'appel à Facebook Ads exécuté sur une page, l'outil ne propose pas de conserver l'historique des appels enregistrés d'une page à l'autre. Aucune création de rapport n'est possible. En revanche, les informations relatives aux erreurs d'implémentations sont claires et le statut d'un appel est toujours binaire, à savoir parfaitement valide ou incorrect, ce qui facilite le travail de recette.
Exécuté sur deux postes de travail distincts, ou encore sur un même appareil à différents instants, sans que l'intégration du Facebook Pixel n'ait varié sur une page donnée, l'outil pourra tantôt indiquer que tout est correct, puis au contraire rendre compte d'une erreur d'implémentation. Un module avec tous les indicateurs au vert ne sera pas nécessairement synonyme d'un compte Facebook correctement alimenté. Enfin, pour finir, le module exécute lui même, fréquemment, après plusieurs secondes passées sur la page, des appels à destination d'un identifiant publicitaire Facebook précédemment chargé, ce qui aboutit à générer des erreurs fictives.
Davantage qu'un simple examinateur des requêtes sortantes à destination de Facebook, le Pixel Helper peine dans les faits à accomplir sa mission, faute d'une intégration assez poussée avec Facebook Analytics et d'un fonctionnement aléatoire.
UET Tag Helper
Le module officiel de Bing Ads offre davantage de détails concernant les appels sortants émis par sa bibliothèque JavaScript en comparaison de Google Tag Assistant et du Facebook pixel Helper, le rapprochant de Google Analytics Debugger. Pour autant, les informations affichées demeurent parfaitement compréhensibles, y compris pour un néophyte, tout en étant restituées dans une fenêtre ouverte sous l'icône de l'extension.
Il n'existe aucune forme de communication entre l'extension pour navigateur officiel et Bing Ads. Si un export des données collectées est possible, car elles demeurent disponibles y compris en cas de navigation d'une page Web à une autre, il n'est réalisable qu'au format JSON, ce qui en limite l'usage aux seuls profils techniques.
L'extension pour navigateur de Bing ne tient pas compte des commandes JavaScript de sa bibliothèque UET ayant été exécutées sur un navigateur, il est donc impossible d'identifier précisément la source d'une erreur signalée par l'extension. Pire encore, un appel pourra être indiqué comme parfaitement valide, mais être rejeté une fois reçu sur les serveurs de Bing du fait d'un problème de formatage. En outre, l'absence d'intégration poussée avec la documentation officielle de Bing, celle-ci se limitant à une unique page de FAQ, rend la recherche de solutions aux problèmes détectés assez complexe,
En conclusion
Les différents outils analysés proposent un niveau d'assistance à l'utilisateur variable, allant de la validation des requêtes sortantes à la détection d'éventuelles erreurs dans l'usage des bibliothèques JavaScript, en passant par l'intégration avec l'interface Web des outils concernés, ainsi qu'à leurs bases de connaissances publiques. Google Tag Assistant constitue, de loin, l'outil le plus abouti parmi ceux passés en revue. Néanmoins, tout comme ses équivalents, il ne saurait à lui seul permettre de valider le bon fonctionnement des codes de collecte de données de l'outil auquel il se rattache.